Sara Camara - Témoignage
- Pour quelles raisons as tu décidé de quitter le Mali pour venir travailler en France ? - S.C. : " Pour fuir la misère et donner un espoir de vie meilleur à mes enfants, ma famille." - Pourquoi est tu arrivé en France par une filière clandestine ? - S.C. : " Si tu es étudiant, commerçant, artiste reconnu, sportif de haut niveau tu as des chances d'obtenir un visa pour venir travailler en France. Ne faisant pas partie de ces catégories là, je n'avais pas d'espoir d'obtenir un visa pour pouvoir venir travailler en France. Pour moi, l'unique solution c'était d'arrivée par une filière clandestine."
- A quelle date es tu entré en France ?
- S.C. : " En 1990."
- Pourquoi n'as tu pas entamé des démarches de régularisation plutôt ? S.C. : "A mon arrivée, j'ai rapidement trouvé du travail et j'avais peur de le perdre en révélant ma situation, avec le risque de ne plus pouvoir aider ma famille au Mali." - Pourquoi l'avoir fait en Novembre 2005 ? - S.C. : "J'ai pris conscience que cette situation ne pouvait pas continuer. Je travaillais depuis 13 ans dans l'administration. Je payais mes cotisations sociales sans pouvoir en bénéficier (soins médicaux, retraites etc...)." - Et ta vie de famille pendant toutes ces années seul, dans un foyer en France ? - S.C. : " C'est très difficile, mon dernier enfant qui vient d'avoir 2 ans, je ne l'ai jamais vu, seulement en photo. Je pouvais me permettre d'aller au pays que tous les 3 ans environ car "le voyage" coûte très cher..." - Tu as été licencié le 31 Janvier 2006, en attendant le résultat de ta demande de régularisation déposée en préfecture, comment vis-tu depuis ? - S.C. : " Les indemnités que m'ont versé le C.M.N (l'employeur) m'ont permis de vivre jusqu'à maintenant, mais plus le temps passe plus celà va devenir très difficile sur le plan financier. Moralement, cette situation est de plus en plus dure à vivre. Se lever pour aller travailler, c'est parfois difficile ... Mais rester couché et voir tous les autres partir au travail, c'est encore beaucoup plus dur..." - Entretien avec Sara Camara en date du 26/04/06...